Aujourd'hui.
De nos jours, l'ensemble du prieuré, forme un enclos autour d'une cour
oblongue, à laquelle on accède par deux porches. Celui du sud nous rappelle, à
sa clef de voûte, qu'il fut réalisé en 1682.
Côté est, la maison du prieur dresse sa
façade bien ordonnancée, prolongée par le pignon de l'église dont la porte
axée, en permet l'accès, sous la garde bienveillante de Sainte Anne "en la
sainte parenté". L'église se compose d'une nef de 15 mètres de long sur
7.60 mètres de large, prolongée par le choeur et le chevet en abside qui réunis
mesurent 10 mètres sur 5 mètres.
La hauteur de la nef est voisine de 6 mètres.
Cette église de dimensions modestes date de
la fin du 12ème siècle. Elle a été fortement remaniée à la fin du 15ème
siècle, ouverture de deux fenêtres de style gothique flamboyant
puis au début du 18ème siècle par
la reconstruction du pignon d'entrée agrémenté de deux nouvelles grandes baies.
Cette profusion de lumière, a fait perdre un peu d'intimité à ce lieu de
recueillement. Le plafond de la nef qui repose sur deux corniches
longitudinales, elles mêmes supportées par des corbeaux de pierre, rappelle le
13ème siècle. Il a été refait en 1975.
Le choeur roman est composé d'une travée à plan carré et d'un chevet en
abside, pentagonal. Il est séparé de la nef par une grande arcade en tiers
point plus réduite qu'elle, laissant de part et d'autres deux espaces libres
aujourd'hui, qui étaient occupés avant 1957 par les autels de Sainte Agathe et
de Saint Hilaire. L'arc à double rouleau prend appuis sur deux colonnes
engagées de moitié, dont les bases sont ornées de griffes à motifs végétaux. Le
chapiteau coté sud est orné de feuilles de fougères enroulées comme des crosses
et rappelant les feuilles d'acanthe. Ces chapiteaux de type cubique à décor
végétal sont fréquents en Lorraine.
Le chapiteau sud, qui lui correspond, porte un entrelacs de pampres de
vigne, agrémenté de grappes de raisins de forme inhabituelle ( elles
ressemblent plus à des épis de maïs ou à des pommes de pin).Les tailloirs sont
moulurés avec bande, tore, et cavet. Cette colonne a été restaurée, elle avait
été entaillée par le passé, pour permettre la fixation d'une chaire aujourd'hui
disparue mais attestée par les documents d'archives. La travée du choeur est
voûtée sur croisée d'ogives, constituées de tores ou boudins à arêtes adossés à
des bandeaux. Le fleuron à la clef est délicatement sculpté. A leur naissance,
les ogives s'appuient sur des fleurons décorés de motifs végétaux. L'arcade
suivante sépare la travée du chevet en abside., elle est similaire à la
première, mais les deux colonnes possèdent des dosserets distincts. Les griffes
des bases ont l'apparence de têtes d'oiseaux, coqs ou rapaces. Le chapiteau
nord est à entrelacs de pampres de vignes comme sur la première arcade, le
chapiteau sud est lui plus original, des feuilles de roseau se dressent en
s'épanouissant , les angles sont ornés de fleurs de lys Lorraine ( retournées).
Le chevet traité en abside est voûté sur ogives rayonnantes qui
prennent naissance sur des colonnettes engagées coiffées de chapiteaux de type
cubique aux motifs décoratifs tous différents. Ce sont des entrelacs, des
masques "lunaires" crachant des feuillages qui se déploient en les
encerclant. Les bases sont pourvues de griffes ornées.
L'accès de la crypte est rétabli depuis 1957, au sud de l'arcade
d'entrée du choeur. L'escalier longe d'abord le mur latéral sud puis après un
angle droit suit la projection de l'arc triomphal. Il est étroit et escarpé. Un
ébrasement en plein cintre, permet d'entrer. Le plan est semblable à celui de
l'église haute (choeur et chevet). La partie carrée est couverte par une voûte
sur croisée d'ogives, constituée de gros tores. La clef porte un décor
concentrique , quatre-feuilles avec croix surimposée. Elle évoque un labyrinthe
ou une rose des vents.
Les ogives s'appuient aux quatre angles sur
des consoles simples sans motif décoratif, alors que le tore laisse apparaître
en surimpression un double trait sur une longueur d'environ 60 centimètres. La
partie en chevet est voûtée en cul de four sans arête apparente. Les deux
parties sont séparées par une arcade massive en plein cintre à arêtes vives.
Les piédroits ne comportent pas de chapiteaux proprement dits, mais des impostes
en forme de tailloirs constitués de plusieurs blocs de pierre de taille.
Ce qui frappe, c'est la disparité de leur décor. Les motifs en rosaces
sont d'une grande qualité, alors que ceux en palmettes sont plutôt frustres. Il
semblerait qu'il s'agirait de réemploi d'éléments qui ont nécessité un
complément de sculpture pour réaliser les retours d'angle, l'artisan qui les a
remis en œuvre, aurait alors essayé de copier, maladroitement, des palmettes.
Le décor de l'imposte sud, côté intérieur, présente deux palmettes et un motif
qui pourrait être un chrisme : monogramme du Christ fait des lettres grecques X
(ki) et P (ro) entrelacées.
A l'extérieur, le chevet est à pans coupés,
comme à l'intérieur; les murs sont allégés par des arcatures aveugles en plein
cintre, au milieu desquelles les fenêtres ont été ouvertes. Ces arcatures
s'appuient sur des pilastres fortement engagés en forme d'éperon dont les bases
se confondent avec le revers d'eau qui cerne l'ensemble. La corniche du toit
est soutenue par une rangée de modillons décorés en grosses billettes; deux ou
trois portent des éléments sculptés d'interprétation difficile.
La toiture en place aujourd'hui est peu inclinée, ce qui n'était pas le
cas à l'origine comme en témoigne sur la tour la rainure du revers d'eau sous
laquelle la charpente d'origine était fixée.
La tour de plan carré, à un seul étage est couverte par un toit en
batière . D'après les gravures ancienne que nous possédons, il semblerait
qu'elle était plus haute autrefois. A-t-elle été modifiée en 1840 lors de
l'installation de la cloche ? Toujours est-il qu'il a fallut alors la découvrir
car il n'existe aucun autre accès. Elle est éclairée par quatre petites baies
en plein cintre sans aucune sculpture.
Le pignon de l'entrée a été reconstruit au
début du 18ème siècle en pierres de taille appareillée.
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