. Le Mobilier de la chapelle de BLANZEY

 

Les registres de baptêmes, mariages et sépultures relatifs à BLANZEY nous informent sur les inhumations qui ont été pratiquées à l'intérieur de l'église de la fin du 17ème siècle à la Révolution. Il s'agit essentiellement de notables et de religieux attachés à l'ancien prieuré. Une seule inscription funéraire est conservée; réalisée en cartouche sur un plaque de calcaire blanc(22), elle perpétue la mémoire d'un certain Amie de Vaubécourt :

Immédiatement au dessous de cette inscription funéraire une niche habilement sculptée servait d'armoire aux burettes(23).

Au dessus de la porte de la sacristie, un fragment du couronnement de l'autel latéral sud, a été conservé, il représente Sainte Marie Majeure(12).

Près de l'entrée une vasque sur pied en calcaire à grains fins servait de fonts baptismaux(31).

Une niche pratiquée dans le mur nord de la nef, à l'emplacement de l'ébrasement d'une porte découverte en 1975, abrite une statue de Saint Hilaire, réalisée en bois doré et peint; elle date du 19° siècle(6). Une chapelle sous le vocable du même saint existait au 18° siècle à Moulins.

Au dessus a été placé le Christ provenant du presbytère, posé en 1976 sur l'autel de la crypte(7).

Une première toile représente la Sainte famille et la Trinité, cette peinture à l'huile date probablement du 17° siècle. Elle mesure 1 mètre sur 75 centimètres(10).

Une seconde toile nous montre Saint Hilaire et un ange qui tient un livre ouvert sur lequel on peut lire: HILARIUS DE TRINITATE. Ses dimensions sont de 1.32 mètre sur 93 centimètres(2).

La troisième toile représente Sainte Agathe, patronne du lieu, qui fut martyrisée en 250. Cette sainte est vénérée pour la protection qu'elle apporte aux nourrices, aux mères qui allaitent, aux fileuses, aux fondeurs de cloches...Cette peinture à l'huile de 1.33 mètre sur 98 centimètres date du 18° siècle(30). Ces deux tableaux étaient placés en fond des autels latéraux, démontés en 1975 en raison de leur état de ruine.

Une dernière toile représentant une piéta, d'un format à l'italienne de 71 centimètres sur 55 centimètres et datant du 18° siècle a été volée l'hiver dernier(21). Pour nous aider à la retrouver, cliquez ici.

Lors des travaux réalisés en 1976, des peintures murales sont apparues sous le vieil enduit des murs de la nef. Elles sont toutes très endommagées en raison des traces de coups pratiqués pour l'accrochage de l'enduit par les maçons plâtriers de l'époque. Difficiles à interpréter elles mériteraient une étude approfondie qui permettrait de les dater et d'en déterminer les sujets.

Deux ensembles sont visibles sur le mur nord(4-9), les trois autres occupent le mur sud de la nef(25-27-28).

Dans l'abside du choeur, côté est , une fenêtre latérale est en partie occultée par une armoire eucharistique, réalisée en calcaire, comportant des traces de polychromie et une inscription peinte sur la moulure supérieure et les montants, elle est pratiquement indéchiffrable. L'oculus est moderne(16).

Les archives nous apprennent que les 13 bancs en chêne, ont été fabriqués par M. Kieffert, menuisier à Bioncourt au titre des dommages de guerre 14/18.

A l'extérieur de la chapelle, dans une niche à coquille, placée au dessus de la porte d'entrée, la statue de Sainte Anne avec la Vierge et l'enfant date du milieu du 16° siècle; sa hauteur est de 73 centimètres(33).

La description du mobilier ne saurait être complète sans celle de la cloche. (L'accès au clocher n'est pas autorisé aux visiteurs).

La cloche de BLANZEY a été mise en place dans la tour, en 1840, peu après la réouverture au culte de l'église supérieure. Celle qui l'avait précédée n'avait pas échappé à la récupération du bronze destiné à la fabrication des canons de l'armée de la République en 1792.

Il s'agit en fait d'un réemploi. Elle provient du village de Courcelles où elle avait été baptisée en 1757. Nous ignorons les raisons de ce transfert, s'agit-il simplement d'un rachat? Nous n'avons trouvé aucune information à ce sujet.

Elle comporte deux inscriptions, la première est d'origine. Elle est en relief et a été réalisée lors du coulage. La seconde qui est relative au second baptême en 1840 a été ciselée dans le bronze.

Première inscription en relief:

J'AY ETE BENITE P. LE Sr LC GEORGE CURE DE COURCELLE ET AY EU P. PARAIN LE RP DOM + JOSEPH DE LISLE PRIEUR DE L'ABBAYE DE ST MIHEL SEIGr P. UN QUART ET Mr LABBE P. LAUTRE QUART A COURSELLE REPt Prce

LE R.P. DOM BERNARD PIESON Pr DE LA DITE ABBA. ET POUR MARAINE DAME JOSEPHINE V. LA HAYE DANDELOT Epse DE Mre JEAN DE BAUDIN ET CHr SEIGr DE COURSELLE P. MOITIE CONSer EN LA COUR Sne DE LORRAINE ET BARROIS DEMp A NANCY 1757

Seconde inscription gravée:

BENITE PAR Mr LA CAENZ CURE DE BOUXEE AUX CHENES PARRIN Frois OLIVIER DE MOULINS ET MARe BARBE AGATE CHENET DE BLANZEY L4AN 1840

Les dessins présentent trois thèmes:

la fuite en Egypte

Saint Nicolas avec le cuveau

Le Christ en croix , la Vierge, la sœur de sa mère et Marie de Magdala.

De quel village de Courcelles provient notre cloche, il y en a un en Meurthe et Moselle, deux en Meuse et beaucoup plus en Moselle. Nous pencherions plutôt pour le premier, dans le canton de Colombey les Belles. En effet cette paroisse, avait des liens avec l'abbaye de Saint Mihiel, citée sur l'inscription, son église est sous le vocable de Saint Nicolas représenté sur la cloche, et était autrefois la " mère-église" de Courcelles, Blemerey et Chef-Haut (Vosges). Les deux autres gravures sont peut être relatives aux deux autres villages. Nous savons également que cette église a été reconstruite entre 1778 et 1783 sur les débris d'une ancienne église romane dont la tour a été conservée, et que les quatre cloches ont été posées au 19ème siècle.

Le maître autel de BLANZEY est en dépôt au Musée Historique Lorrain (sacristie de l'église des Cordeliers). Cet autel du 18° siècle n'est pas du tout à l'échelle du choeur de la chapelle. C'est un meuble de prestige tout à fait dans le goût du temps, qui n'a pas sa place dans ce modeste sanctuaire roman.

Le médaillon central représente Saint Augustin d'Angleterre, encadré par les armoiries de la famille de Tillon de sable à deux épées d'argent mises en sautoir, garnies d'or. L'adjonction d'un canton orné d'une cloche est peut-être la marque ecclésiastique de ce blason qui pourrair se rapporter à un membre de la famille de Tillon prieur de BLANZEY dans le second quart du 18° siècle.

 

Bibliographie.

- Bulletin de la Société d'Archéologie Lorraine (T II n° 1) : Notice sur l'église prieurale de Blanzey par Auguste Digot. (1851)

- Les communes de la Meurthe, par Henri Lepage (1853)

- Monographie de la commune de Bouxières aux Chênes par M. Pelletier, instituteur (1888).

- "Comme on connaît ses saints ,on les honore " par l'association des Conservateurs des collections publiques de France. Section fédérée de Lorraine-Sarrebourg (1993).

- Les églises romanes de Lorraine t. II par Hubert Colin (1983).

- L'église de Blanzey, dans Le Pays Lorrain par Pierre Simonin (1957).

- Origine des documents iconographiques : Musée Lorrain, Inventaire Général de Lorraine.

- Textes et photographies: B. Dominger, B. Jouaux.

Cette plaquette a été réalisée par l'

supplément à GENS DE BORRERES chroniques passées, présentes et futures des Gens de Bouxières.

Directeur de publication : B. JOUAUX

Dépôt légal : 1035.

Nous tenons à remercier particulièrement, Madame Roze, conservateur du Musée Lorrain, et Monsieur Pierre Simonin qui nous a aimablement autorisé, à publier ses relevés et plans.

Retour à la page d'accueuil