AVANT L'HISTOIRE :

 

 

 

 

L'origine du sanctuaire de BLANZEY remonte au début de la christianisation de notre région, à la fin du 4° siècle.

Avant la conquête de la Gaule, par Jules César, le promontoire, situé au sud de BLANZEY, avait attiré les premiers occupants, en raison de la présence de minerai de fer, au flanc du plateau. Le même processus se rencontre au plateau de Malzéville et surtout à Ludres, où les traces d'une exploitation intensive ont été révélées par les fouilles archéologiques pratiquées depuis plus d'un siècle, aux alentours du camp d'Affrique.

La proximité du chemin antique, reliant La Madeleine à Metz, a favorisé la continuité d'occupation des lieux après la conquête romaine.

On peut imaginer à cet endroit la présence d'une "villa rustica" associée à l'exploitation du minerai et du travail du fer.

Le nom de BLANZEY, lieu-dit habité, dérive d'un nom ancien comportant le suffixe "acus" ou "iacus".

A cette époque une telle installation ne se concevait pas sans la proximité d'un point d'eau, la présence, encore attestée aujourd'hui d'une conduite souterraine, en témoigne.

Les gallo-romains avaient, entre autres usages, celui de séparer le monde des vivants de celui des morts. La stèle découverte vers 1850, avec quelques fragments de colonnes, était peut être un autel funéraire dressé dans un petit temple, ou "fanum", au milieu d'un cimetière. Servait-elle de socle à une statue ? c'est fort probable : peut être une déesse-mère représentée seule avec la corne d'abondance à la main et la corbeille de fruits sur les genoux, ou bien en "triade", divinité bienfaisante de la fécondité.

Les cultes, parfois très anciens, ont perduré car il n'y avait pas d'antagonisme entre le polythéisme gaulois et le polythéisme romain.

A deux reprises vers 260 puis en 275 la région fut dévastée par les Alamans. Puis le calme revint. La vigne qui avait fait son apparition se développa de plus en plus après l'an 280. Les coteaux de BLANZEY, particulièrement bien exposés, se prêtaient magnifiquement à cette nouvelle culture, qui se répandit dans la vallée de la Moselle bien au-delà de la ville de Trèves, dont l'empereur Constantin fit plus tard , sa capitale.

En 355 et en 365 les Alamans firent à nouveau quelques incursions.

Dans le même temps, le christianisme commença sa diffusion à partir de METZ, où l'évêque Clément avait fondé son diocèse à la fin du 3° siècle. Le rôle des voies de communications fut dans ce domaine déterminant. Les premiers sanctuaires s'édifièrent, souvent à partir de lieux de cultes locaux qui firent l'objet d'une "récupération" par le christianisme.

Très souvent , les chapelles s'élevèrent sur les lieux d'inhumation.

C'est le processus que l'on peut envisager pour BLANZEY où la réutilisation du site à des fins funéraires s'est très certainement opérée, comme non loin de là, à Eply. Une première église chrétienne a remplacé le temple gallo-romain sous le vocable de sainte Agathe, vierge martyre qui a détrôné la déesse-mère . Cette hypothèse est d'autant plus séduisante qu'une autre figure dispute l'héritage de la "Bona Déa", il s'agit de sainte Anne dans l'image de la "sainte parenté" tenant la Vierge et l'enfant Jésus de tailles réduites sur ses genoux. C'est précisément cette statue qui orne de nos jours l'entrée de l'église de BLANZEY.

Puis viennent ensuite, cinq siècles de profond silence. Une exception cependant, l'empereur Charlemagne, qui fit plusieurs séjours au "palladium publicum" de Thionville, entre 772 et 806, a visité notre région. Une tradition orale évoque un séjour à BLANZEY ainsi qu'à Gondreville, près de Toul.

Il faudra presque attendre l'an mil, pour que BLANZEY, entre dans l' Histoire.

 

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